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L'investissement dans l'industrie automobile britannique a diminué de moitié au cours du premier semestre de 2018, principalement en raison des incertitudes entourant le Brexit, ont annoncé mardi les professionnels du secteur. Les montants investis ont atteint 347,3 millions de livres (394 millions d'euros) sur la période au Royaume-Uni, que ce soit dans les nouveaux modèles, l'équipement et les usines, soit deux fois moins qu'un an plus tôt, selon les chiffres de l'Association des constructeurs et des vendeurs d'automobiles (SMMT).
L'association, qui tient mardi sa conférence annuelle à Londres, attribue cette tendance au flou qui règne quant à l'issue des négociations entre le Royaume-Uni et l'UE sur le Brexit, empêchant les constructeurs de se lancer dans de nouveaux projets.
« Il y a une frustration grandissante dans les instances de direction quant au faible progrès des négociations », prévient Mike Hawes, directeur général de la SMMT dans un discours qu'il doit prononcer dans la journée. « La position actuelle, avec des messages contradictoires et des lignes rouges, va à l'encontre des intérêts du secteur automobile britannique qui a prospéré en étant intégré au marché unique et à l'union douanière », explique-t-il.
La SMMT rappelle que le chiffre d'affaires du secteur a atteint un record de 82 milliards de livres en 2017, récoltant les fruits des investissements passés, mais craint un sérieux coup de frein du fait du manque de clarté sur le Brexit, à neuf mois de la sortie de l'UE.
Recul des ventes
Ces difficultés interviennent en outre au moment où les ventes d'automobiles reculent fortement dans le pays en raison d'une désaffection envers le diesel. L'industrie britannique n'a eu de cesse de réclamer le maintien dans l'union douanière et le marché unique afin d'éviter les droits de douane néfastes aux affaires. On peut voir ce qui se passe au même moment aux États-Unis pour Harley Davidson frappé par de nouvelles taxes en guise de mesures de rétorsion de l'UE à l'égard de Donald Trump et de sa politique sur l'acier.
Le secteur automobile anglais est exposé aux risques associés au Brexit puisque, faute de construction nationale, il dépend en grande partie des constructeurs étrangers implantés sur son sol. Même Land Rover vient de décider de passer la production de son Discovery dans son usine de Slovaquie alors qu'il se défend de désinvestir en Grande Bretagne.
Lire aussi: « Land Rover Discovery, la leçon assénée aux SUV »
Le groupe explique dans un communiqué qu'il s'agit d'une « décision difficile », notamment pour les pertes d'emplois qu'elle implique. Jaguar Land Rover ne donne aucune indication sur le nombre d'emplois concernés qui sont surtout des contrats temporaires, mais l'agence PA évoque le chiffre de quelques centaines. Pour le constructeur, cette annonce, qui sera effective début 2019, « prend place dans notre stratégie de long terme alors que nous transformons notre activité au niveau mondial ». Le groupe, propriété de l'indien Tata Motors, entendait jusqu'à présent produire le Discovery à la fois au Royaume-Uni et en Slovaquie.
Objectifs à la baisse
Dans la foulée du vote pour le Brexit du 23 juin 2016, la SMMT avait abandonné l'objectif de 2 millions de véhicules produits par an au Royaume-Uni qu'elle s'était fixé pour l'horizon 2020, alors que l'UE absorbe la majorité des exportations de voitures fabriquées au Royaume-Uni.
Les signaux d'alarme se multiplient dans les milieux d'affaires, le président de la principale organisation patronale britannique CBI ayant prévenu mi-juin que le Brexit menaçait d'extinction le secteur automobile, si le Royaume-Uni sortait de l'union douanière avec l'UE.
Plusieurs grands constructeurs ont laissé planer le doute sur leurs investissements futurs comme PSA qui possède la marque Vauxhall, ou encore l'allemand BMW, propriétaire de Rolls-Royce. En revanche, Carlos Ghosn pour Renault-Nissan avait obtenu des assurances de Theresa May pour un aménagement des conditions de son maintien en Grande-Bretagne.
Le secteur automobile est mis à contribution pour affoler le populo, et ça marche...
Brexit ou pas, je ne m'inquiète pas pour leurs ventes...
La bêtise a l’état pur.
Et faites des trotinettes électriques pour ka Mairie de Paris.